Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le festin nu - William Burroughs

Je ne dirais pas de mal de ce livre, mais certainement pas que du bien. Car oui, je n'ai pas vraiment aimé, mais cela est loin de signifier que je n'ai pas apprécié sa lecture. Bien au contraire, et c'est là sa singularité. J'y reviendrais plus tard, patience.

Grossièrement, Le festin nu c'est l'histoire d'un junkie d'Interzone, un pays fictif et étrange où il se passe et évolue toute sorte de choses surréalistes. Et ce roman c'est majoritairement ça, du surréalisme comme on en à jamais lu, teinté de quelques touches d'orgies homosexuelles, des humanoïdes reptiliens et de nombreuses crises de paranoïa aggravées.

Ce qui m'as gêné dans ce livre, c'est que l'histoire est totalement désaxée, et non pour des besoins littéraires du type chute ou révélations. Non, absolument pas, c'est du gratuit, de l'incompréhensible, ça rend fou et ça énerve. Mais on continue de lire, tant la prose de Burroughs est hypnotique et intrigante, agréable à lire malgré le chaos insensé qu'elle décrit.

C'est au bout de trois chapitres que, excédé, j'ai été zyeuter sur Wikipédia, ce qui m'as énormément éclairé sur le livre que j'avais entre les mains et surtout pourquoi les décors et les personnages changés fréquemment sans explications, et pourquoi j'étais confronté à des hommes lézards comme si c'était courant. Burroughs à écrit ce livre sous l'emprise d'héroïne et de cocaïne lorsqu'il vivait au Maroc. Ceci explique cela.

À partir de ce moment là, je décide alors de continuer la lecture, seulement car c'est bien écrit. Je cesse de m'attacher à l'espoir de découvrir enfin un fil conducteur cohérent. Et c'est à partir de ce moment que j'ai apprécié le roman, qu'il faut à mon sens lire comme un recueil de paragraphes hallucinatoires, sortes de cadavres exquis de 335 pages. C'est finalement ce qu'est le livre, le manuscrit original n'étant que des phrases démentes et obscènes pour la plupart d'entre elles notées sur des feuilles volantes, réarrangées au mieux qu'ils purent par Kerouac et Ginsberg pour le rendre publiable. On se retrouve donc à lire une espèce de puzzle assemblé de force, donc incohérent, mais ne perdant aucunement sa qualité en terme d'écriture.

Certainement l'un des plus gros trip littéraire jamais publié, ce livre fait parti de ceux que l'on adore détester. On le haie car on échoue à toute tentative de suivre ne serais-ce un embryon d'histoire, mais à côté de ça on ne peux contester sa qualité d'expression et le plaisir malsain que le prend à lire ces phrases qui se suivent sans aucune logique, mais qui en restent belles. À partir du moment où l'on décide de laisser sa logique scénaristique de côté, ce roman est réellement appréciable. À tête reposée et cerveau vide, bien évidemment.

Bonne lecture !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :